Commencée par une conférence de presse du ministre du budget, finie dans un concert de dancehall déjanté, récit de cette première journée au Cabaret Vert.

Après une conférence de presse du ministre du Budget Bernard Cazeneuve, rappelant l'importance de la culture pour le développement des Ardennes, le coup d'envoi de la 9e édition du Cabaret Vert est donné. Carbon commence alors son set, et ça envoie ! Premier gros rendez-vous pour le groupe ardennais, préparé depuis plusieurs mois. Les membres ont déjà joué dans d'autres formations sur des scènes semblables et cela se voit, leur assurance annonce un groupe de métal prometteur. 

On retrouve ensuite Eels sur la scène Zanzibar, adeptes d'un rock alternatif teinté de garage et de blues, les cinq californiens rassemblés autour d'E viennent défendre leur dernier album mais également leurs titres phares comme la chanson « That Look You Give That Guy », présente sur la BO du film de Guillaume Canet « Les Petits Mouchoirs », reprise en cœur par le public, tandis que l’ambiance monte crescendo.

S'ensuit le concert d'alt-J, groupe de rock indépendant britannique qui avait fait sensation outre-manche en sortant son premier album « An Awesome Wave »  l'année dernière. Les chansons s’enchaînent, si bien qu'on a l'impression d'entendre leur album studio sans plus ni moins. Mais on savoure tout de même cet univers aux multiples influences, du hip hop à la pop. Les titres « Breezeblocks » et « Matilda » sont chantés par le public, qui commence à arriver en nombre.

Le concert attendu par les fans de gros son n'est autre que celui de Deftones. Ayant déjà ravi les festivaliers lors de l'édition de 2009, les amateurs de métal ont là encore trouvé leur compte cette année.

Changement de décor avec A$AP Rocky. Le nouveau prodige du rap US est attendu par un public survolté très jeune. Les morceaux de «  Long. Live. ASAP »prennent une tournure beaucoup moins calmes et posées en concert, et tant mieux, le rappeur enchaîne ses tubes vus des millions de fois sur Youtube, dont « Purple Swag » et « Fuckin Problems ». Il interagit même avec son public, cherchant quelqu'un pour traduire en français ses appels à la foule. Pour les non amateurs de rap, le concert peut sembler lassant, mais les autres sont conquis.

Moment de répit avec Asaf Avidan sur la scène Zanzibar. Sa voix entendue et ré-entendue dans les médias peut finir par agacer mais cet ovni vocal parvient à livrer une prestations assez inattendue. En dehors du chanteur pop rabâché sur les radios FM, nous avons ce soir découvert un artiste sachant assurer le show, interagir avec son public et s'entourer d'excellents musiciens. Moment de communion extrême lorsque les premières notes de « One Day » résonne dans le square Bayard.

Enfin, les jamaïcains de Major Lazor ont fait danser les festivaliers sur la scène des illuminations. Dès les premiers morceaux, multitudes d'objets gonflables, serpentins et sifflets sont jetés dans la foule électrique. On peut leur reprocher leur facilité, en samplant «  Niggas In Paris », « Smell Like Teen Spirit », «Can't Hold Us» et même la vue et revue «Papaoutai », en harponnant la foule à coups de « tout le monde à gauche, tout le monde à droite » mais le groupe est un grosse machine à concerts, cela plaît tout de même au public, l'ambiance est folle et c'est bien l'essentiel dans un festival.

Amon Tobin

Texte: Emilie LG

Photos: rock 08,darkroom